Compte-rendu De La Construction Du Pont Du Limfjord Entre Aalborg Et Nørre-sundby

— 25 — l’échafaudage. La pile ayant rencontré le 22 juillet une couche relativement plus compacte qui en soutenait la base, la même poussée l’aurait d’abord relevée et l’aurait ensuite déplacée vers le sud. Afin de mieux éclaircir ces faits, on leva le profil exact du fond entre les deux piles et l’on fit, à peu près au milieu de l’intervalle entre ces piles, des observations tendant à s’assurer s’il était possible d’y découvrir un effet quelconque de la poussée, provenant de l’enrochement. On ne décou- vrit cependant à l’aide des observations rien qui pût appuyer l’opinion émise par la Compagnie. En étudiant la table suivante, contenant les observations de la position de la pile faites du 12 juillet jusqu’au 8 août, on ne peut guère non plus en déduire que la consistance du sol ait été telle que l’a supposée la Compagnie. Car en considérant la dernière colonne de la table, qui donne la descente par 24 heures, Date Cote du tranchant du caisson sous le niveau ordin. Déplacement de la pile Descente par 24 heures. vers le sud vers le nord Le 12 juillet 1876 16,95ra 0,13 » 13 » » 1 610 » 0,13 ; ’J5 » 14 » » 17,50 » 0,17 0,40 » 15 « » 18,10 » 0,20 0,05 » 18 » » 18,00 » 0,29 0,15 19,00 » 0,37 O-io » 2G » » 1%2 » 0,30 0,15 » 28 » » 19,90 » 0,24 0,14 » 3 août » 20.20 » 0,11 0,07 » 6 » »> 20,55 0,00 0,00 0'09 i) 1 » » 2O,oo 0-25 » 0,14 » 8 » » à 7 h. du matin 20,85 0,30 ») O,icI » 8 »» » medi » 0,40 » 8 » » » 2 h. après midi » 0,50 » j 0,55 ! » 8 » » » 5 h. » ^^12 Reversement on verra que les couches traversées du 15 juillet jusqu’au 7 août ont dû avoir à peu près la même consistance, et que, le 22 juillet surtout, lorsque le déplacement vers le nord atteint le maximum et que la pile commence à se redresser vers la position verticale, il n’y a aucun changement visible dans la consistance du sol. Ce n’est que le 7 et le 8 que la descente de la pile est assez considérable, ce qui indique que le sol est moins consistant. Il n’y avait donc rien qui pût faire soupçonner que le renversement de la pile eût été causé par une poussée latérale contre la pilé, venue du dehors, tandis que les observations que l’on avait faites offrent plusieurs circonstances qui confirment essentiellement la justesse de l’opinion soutenue par les ingénieurs du gouvernement, que le renversement de la pile est dû tout simplement à la consis- tance inégale du sol et au fait que le fonçage à été effectué sans le secours de l’air comprimé. En effet, les piles sont toujours exposées à des déplacements, tantôt d’un côté, tantôt de l’autre, selon que les différentes parties du tranchant du caisson rencontrent des couches de vase plus ou moins consistantes, des veines de sable inclinées, des pierres, etc. On s’oppose à ces déplacements, tantôt en descendant les chaînes, tant que la pile y est suspendue, d’un côté plus que de l’autre, tantôt en n’élevant la maçonnerie que d’un côté, tantôt, lorsque la pile est sous l’influence de l’air comprimé, surtout en ne déblayant que l’une des moitiés de la chambre de travail. Cette dernière méthode produisant particulièrement de bons résultats, et la pression d’air supportant une grande partie du poids de la pile et l’empêchant ainsi de s’enfoncer rapidement, on comprendra que l’on est privé, en tra-