Compte-rendu De La Construction Du Pont Du Limfjord Entre Aalborg Et Nørre-sundby

- 26 — vaillant sans air comprimé, d’un des moyens les plus efficaces de soutenir la pile pendant la descente. En partant de ces considérations, les ingénieurs du gouvernement ont pensé que le renverse- ment se sera effectué de la manière suivante: Vers le 12 juillet, le bord inférieur de la pile aura rencontré une couche plus compacte, inclinée vers le nord (voir l’esquisse ci-jointe, position I); la pile ayant continué de s’enfoncer, sa partie meridionale aura rencontre une résistance plus grande que celle du nord, ce qui aura causé un déplacement de la pile vers le nord (voir position II). En chargeant le côté méridional de la pile et en élevant la maçonnerie de ce côté seulement, la pile aura repris sa position verticale (III), mais alors, la partie méridionale du tranchant du caisson aura traversé la couche compacte, tandis que la partie septentrionale en était toujours retenue, et la suite en aura été que la pile aura commencé à se déplacer vers le sud. La pile étant de plus considérablement chargée de ce côté, cette circonstance aura accéléré le déplacement à un tel point, que la pile a fini par se coucher dans le fjord. Que cette explication soit l’explication correcte, c’est une question qui doit nécessairement rester indécise; mais une certaine confirmation lui est cependant donnée par la circonstance que l’on trouva effectivement, comme on l’avait supposé, une veine de sable inclinée vers le nord, lorsqu’on examina soigneusement le sol, après que l’on eut descendu la nouvelle pile jusqu’à la profondeur en question. Construction d’une nouvelle pile. Quelle que fût la cause de l’accident, il fallait cependant aviser aux moyens de construire une nouvelle pile au lieu de celle qui s’était couchée dans le fjord. La question sur la manière de s’y prendre présentait cependant de très grandes difficultés, parce que la pile s’était justement couchée dans la ligne du pont et qu’il serait donc presque impossible d’éviter de la rencontrer, même en changeant un peu les longueurs des travées. On aurait peut-être pu essayer d’éloigner la pile en la faisant sauter, mais d’abord ç’eût été un procédé très incertain, à cause des circonstances locales, et ensuite, on avait peur d’endommager les autres piles. On n’avait en réalité que le choix entre les deux procédés suivants: ou construire deux nouvelles piles, une de chaque côté de la pile renversée, ou bien tâcher de traverser celle-ci, et construire la nouvelle pile au même endroit que l’ancienne. Le première de ces méthodes était naturellement la plus sûre, mais c’était aussi une solution très peu satisfaisante de la quetion, parce qu’elle devait absolument briser la symétrie que l’on pouvait exiger d’un ouvrage comme le pont sur le Limfjord, et parce qu’elle serait en outre très dispendieuse,